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la danse macabre

Vous brandir tous, droits et hautains,
Au vent qui vous caresse et passe !
Et nous, chantons vos litanies !

Et tous alors tandis que don Juan gémit :
— Seins rapprochés, jumeaux qui se contemplent…
— Seins immobiles, double coupole du temple…
— Seins fragiles, dont la cime seule durcit…
— Seins remuants qu’on cherche là, qui sont ici…
— Seins divergents comme deux frères pris de noise…
— Seins roses qu’on croirait de sucre et de framboise…
— Seins si blancs qu’ils semblent la rose de leur lait…
— Seins vierges rougissant d’eux-mêmes en secret…
— Seins plus douillets que n’est le pli obscur de l’aine…
— Seins vastes, majesté redoutable et sereine…
— Seins, menus seins qu’on prend, un sein dans chaque main.
— Seins amoureux, brûlants comme un enfer humain !…
— Seins de la maternelle et nuptiale extase.
 Gonflés de riche lait qui monte et qui descend,
 Larges seins à la fraise large qui s’évase.
 Au bouton qu’ont meurtri les petits innocents :
 Une goutte de lait y tremble
 Et qui semble
 Attendre une goutte de sang.

— Une autre, une autre, crie don Juan en folie !
— Tourne, tourne, brament en fanfare les morts !

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