Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/157

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lui avait imposés le grand roi Pélias, ce roi orgueilleux, insolent, impie et criminel. Vainqueur enfin, après de longues souffrances, il revint dans Iolchos, amenant sur son léger navire cette vierge aux yeux noirs, dont il fit sa charmante épouse. Bientôt, amoureusement domptée par Jason, ce pasteur des peuples, elle mit au jour Médus que Chiron, ce rejeton de Phillyre, éleva sur les montagnes. Ainsi s’accomplissait la volonté du grand Jupiter.

La fille de Nérée, ce vieillard marin, Psamathe, déesse puissante, enfanta Phocus après s’être unie d’amour avec Éacus, grâce à Vénus à la parure d’or.

Fécondée par Pélée, la divine Thétis aux pieds d’argent fit naître un guerrier formidable, Achille au cœur de lion.

Cythérée à la belle couronne donna l’existence à Énée lorsqu’elle eût goûté les plaisirs de l’amour avec le héros Anchise sur le faîte ombragé de l’Ida aux nombreux sommets.

Circé, fille du Soleil, né d’Hypérion, unie au patient Ulysse, engendra Agrius et l’irréprochable, le vigoureux Latinus ; elle enfanta encore Télégonus, grâce à Vénus à la parure d’or ; et ces héros, dans la retraite lointaine des îles sacrées, régnèrent sur tous les illustres Tyrréniens.

Calypso, déité puissante, unie d’amour avec Ulysse, eut pour fils Nausithoüs et Nausinoüs.

Telles sont les déesses qui, dormant dans les bras des mortels, donnèrent le jour à des enfans semblables aux dieux. Maintenant chantez la race des femmes illustres (60), ô Muses harmonieuses, vierges de l’Olympe, filles de Jupiter maître de l’égide !

FIN DE LA THÉOGONIE.