Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/57

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qui vogues dans les airs et qui te soutiens sur des ailes d’or, semence génitrice et féconde des dieux et des hommes, divinité célèbre et mémorable sur la terre primitive, noble germe des autres divinités, qui as éloigné de tous les yeux la profonde obscurité qui les aveuglait dans le principe, toi qui planes sur les murailles du monde soutenu par les ailes qui sont des signes favorables, toi qui répands la lumière et qui as pris de là le nom de Phanète (Lunus), dieu de la nuit, bienheureux immortel, sois-nous favorable, assiste aux sacrifices des prêtres, aux expiations universelles qu’ils te présentent.

VI.

PARFUM DES ASTRES.

Les Aromates.

Lumière flamboyante, signaux brillans du ciel, je vous invoque d’une chaste voix, vous et les génies du firmament arrondi, astres étincelans du monde, compagnons bien-aimés de la nuit, parcourant dans vos immenses orbites toutes les cavités du ciel, origine primitive de toutes choses, vous qui annoncez les destinées et indiquez les lois sévères de l’avenir ! flambeaux de la route du firmament indiquée aux premiers mortels, tribuns aériens du camp céleste, nation inquiète, toujours vague et voyageuse, nation nocturne, éparse sur le manteau sombre des nuits, flammes scintillantes, joyeuses et pleines de vigilance, je vous invoque pour les mystères sacrés de votre culte : faites briller une lueur favorable aux sacrifices par lesquels nous vous adorons.

VII.

PARFUM DU SOLEIL.

L’Encens.

O dieu dont l’œil éternel embrasse tous les ouvrages, Titan illustre, lumière toute-puissante, lumière infatigable, miroir animé de tout ce qui respire, père du matin lorsque tu es sur la droite, et de la nuit quand tu arrives à gauche, modérateur du temps, traîné par quatre chevaux à la course retentissante ; torrent de feu, aimable divinité, achevant ta course par un rapide tourbillon ; conducteur favorable des hommes pieux et hostile aux méchans ; toi qui sur ta lyre fais entendre des sons harmonieux, maître des ouvrages qui réussissent, père des tempêtes, dieu tout-puissant, rayonnant et agile, œil du monde étoilé, qui meurs et revis chaque jour dans des flammes immortelles ; grand inquisiteur de la justice, maître du monde, fils de Jupiter, toujours présent pour les mortels, lumière de la vie, toi qui de ton fouet sifflant précipites la course de ton char attelé de quatre chevaux, nous te supplions, accorde une vie heureuse aux jeunes enfans qui se dévouent à tes mystères.

VIII.

PARFUM DE LA LUNE.

Les Aromates.

O reine puissante, Séléné, la plus illustre des vierges, lune vigilante, habitante des airs, compagne fidèle de la nuit, lune escortée de tes fidèles étoiles, tour à tour nouvelle et devenant plus vieille, toujours brillante ; mère des siècles, toi qui protèges tous les hommes, légère de sommeil, et présidant aux signes enflammés des cieux, amante de la joie aimable et de la paix, sois présente, ô vierge splendide, brillante, étoilée, protège nos sacrifices.

IX.

PARFUM DE LA NATURE.

Les Aromates.

Nature toute-puissante, habile et sachant toutes choses, ouvrière majestueuse, reine superbe, victorieuse et invincible, vivante pour tous, la plus honorable, la plus magnifique de toutes les choses ; vierge née la première, vierge éternelle, force toute-puissante qui guides dans la nuit les étoiles des cieux, vierge dont les pieds rapides ne posent à terre que des traces légères ; toi qui ornes les dieux, fin infinie de toutes choses, commune à tous et inconnue dans tes secrètes profondeurs, née de toi-même sans père, illustre par tes vertus ; divinité merveilleuse et fleurie qui portes en toi toutes les divinités ; divinité qui produis et nourris tout, qui habites le ciel et la terre et qui imposes encore tes lois aux ondes toutes-puissantes, toujours redoutable aux méchans et toujours amie