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les portraits de famille.

au milieu de la conversation ; « hier au soir, vous vous êtes promené un peu tard au jardin, dans un habillement trop léger. J’ai craint que cette imprudence ne vous fit attraper la fièvre. Les jeunes gens croyent que leur santé est inattaquable ; mais, je vous le répète, écoutes le conseil d’un ami.

« En effet, lui répondis-je, je croirois volontiers que cette nuit une fièvre malfaisante m’a tourmenté. Jamais je n’ai été effrayé par des visions aussi épouvantables. Je conçois à présent comment les rêves donnent sujet à une imagination vive de forger et de raconter les apparitions les plus extraordinaires.

« Que voulez-vous dire ? me demanda le comte, d’un air un peu agité. Je lui