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l’amour muet.

m’as rendu. Grâces à toi, je suis enfin délivré de ma longue captivité. Depuis trois cents ans je suis prisonnier dans ces murs. Mon âme a été condamnée à subir ce châtiment, en punition de ses crimes, jusqu’à ce qu’un être vivant exerçât sur moi le droit de représailles, et me fit ce que j’avois fait aux autres durant ma vie.

« Ici demeuroit autrefois le comte Hartmann, homme dur et arrogant, qui ne reconnoissoit ni loi, ni supérieur, commettoit toutes sortes de méchancetés, et violoit les droits sacrés de l’hospitalité. Il jouoit des tours malicieux à l’étranger qui venoit chercher refuge sous son toit, au pauvre qui lui demandoit la charité. J’étois son barbier, et je faisois tout ce qui lui plaisoit. Aussitôt que

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