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LA MAISON FOREST

pant dans son veston gris pâle, fermé par une ceinture libre et retenue par des ganses. Elle admirait son teint rose, piqué de quelques taches de rousseur, son visage épanoui, avec de grands yeux bleus, un nez droit et délicat, des lèvres minces, un peu dédaigneuses peut-être. Ses cheveux blonds et ondulés étaient sans doute trop longs, mais il les tenait soigneusement rejetés en arrière. Pour l’heure, Jean-Paul n’avait pas l’air trouble et un peu souffrant que sa mère avait remarqué depuis plusieurs mois. Sa tête veloutée resplendissait comme un beau fruit mûr. La maman se sentait heureuse.

À vrai dire, l’année n’avait pas été des meilleures. Les bulletins avaient baissé ; au cours du second semestre surtout, quelques mauvaises notes accusaient un fléchissement d’application. Mais Jean-Paul avait tout expliqué… Pourtant le succès obtenu ne répondait pas à ce qu’on pouvait attendre. Plus d’une fois le Père Préfet avait dit à la mère : « Madame, quand votre Jean-Paul voudra être le premier de sa classe, il n’aura qu’à s’y mettre. » Et puis encore, — se faisait-elle des craintes chimériques ? — son enfant paraissait lui montrer moins de confiance. On aurait dit qu’elle ne lui suffisait plus, que ses paroles maternelles comptaient moins…

Toutes ces appréhensions alternaient dans son cerveau avec des élans de joie, des sentiments d’admiration pour ce fils si tendrement aimé.