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Chapitre VI

UNE PAIRE D’AMIS

Un après-midi de congé, fin septembre. L’entrain manque un peu dans la cour de récréation. Par-ci, par-là, quelques groupes s’amusent, mais pas de joutes officielles. La température est belle pourtant. Un grand soleil laisse pleuvoir des flots de rayons sur les arbres dont les feuilles d’un vert très mûr portent déjà un liséré d’or. À l’ombre des grands hêtres, les promeneurs circulent lentement. Jean-Paul avec son ami Gaston, Jean-Paul les mains derrière le dos, Gaston les mains dans ses poches, font les cent pas dans la grande allée qui longe la rivière. Jean-Paul a l’air de se confier. Déjà il a conté ses aventures de vacances. Mais voilà qu’un petit incident le tracasse : le Père Beauchamp, son confesseur, sans doute mis au courant par sa mère ou par monsieur le Curé, vient d’intervenir auprès de lui ; il lui offre de l’aider d’une façon particulière, par une direction suivie. Cependant liberté lui reste d’accepter ou de refuser. Gaston écoute, les sourcils froncés, avec une petite moue à la bouche.

— N’y va pas, réplique-t-il avec humeur, n’y va pas ; c’est moi qui te le dis. Tu sais, c’est pour