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Chapitre VII

L’ABANDON DU CŒUR

Inutile de dire que Jean-Paul n’alla pas chez le Père Beauchamp qui s’en attrista, mais demeura dans une discrète réserve. Jean-Paul préféra, selon les principes de son ami Gaston, conduire son affaire tout seul. D’ailleurs il était décidé à correspondre avec mademoiselle Cécile Plourde. Affaire de vanité peut-être plus encore que d’amour. Devant ses intimes, cela ne le poserait-il pas en héros de roman ou tout au moins de romance ?

Il écrivit sa première lettre avec un soin minutieux ; il fit deux brouillons et transcrivit au propre avec tous les espaces requis par les traités de bienséances. Mais voilà, il ne se souvenait pas bien de l’adresse. Sur la rue Saint-André, oui. Mais le numéro ? 1321 ? 1231 ?… Il ne pouvait savoir. Gaston eut vite réglé la difficulté. Il consulta le bottin du téléphone. « Plourde, rue Saint-André, 1351. »

Aussitôt Jean-Paul adressa sa lettre qui contenait d’abord une explication de son long silence. Il la remit à Gaston qui précisément, ce midi-là, s’en allait en ville, chez le dentiste…