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JEAN-PAUL

les reconnaisse, portent un mouchoir en brassard. Jean-Paul s’en donne à cœur joie. Sa « demoiselle » ? On la devine sans peine. René, un mouchoir de soie lilas au coude, saute et se trémousse. Quel tourbillon enivrant dans le nuage de la fumée qui fait tousser parfois, mais qui fait rire aussi ! Le refrain du jour que chacun répète à satiété, c’est le couplet retenu de l’opérette :

Zing, boum !
Ratapataplan,
C’est la musique,
Effet magique,
Zing, boum !
Ratapataplan,
Du régiment,
Rataplan.

De toute la journée, Jean-Paul et René ne se quittent pas. Oh ! rien de très compromettant ! De petits mots doux, de légères taquineries suivies d’œillades réparatrices. Peut-être même plus d’un baiser. Les autres n’y prennent pas garde, ou du moins feignent de ne pas voir. Ces jours-là, les élèves sont d’une grande indulgence. Il est vrai qu’ils ont bonne mémoire, et que, le lendemain, ils pourraient juger plus sévèrement. Mais les amoureux ont-ils souci du lendemain ?

À quatre heures, collation. Après souper, on recommence. Vers huit heures fête aux huîtres. Si quelques-uns n’en mangent pas, d’autres en mangent trop. Advienne que pourra ! Et l’on va