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JEAN-PAUL

Le Père Lavigne, qui aime moins le tapage que ses jeunes amis, se retire, mais pas avant d’avoir donné congé de thème, en se faisant prier évidemment, comme il convient.

Les professeurs partis, les élèves s’en donnent avec plus de liberté. Pour faire une farce, Gaston, aidé de Lafleur, va chercher de force René Magnan qu’il assoit auprès de Jean-Paul. Les convives de s’exclamer. Chacun veut offrir un chocolat, une croquette de « tire », au charmant visiteur. Jean-Paul, fort ennuyé au fond, essaie de prendre la chose en badinant. Mais le petit bonhomme, lui, n’entend pas badiner. Il proteste avec colère, il se débat, et veut s’en aller. Enfin, il s’exaspère, il crie et il pleure. Un surveillant intervient et le dégage. La fête continue.

En sortant du réfectoire, après le souper, Jean-Paul voulut prendre son pardessus pour aller sur la terrasse. Comme il tirait ses gants de ses poches, il aperçut un billet blanc qu’il ouvrit. Il reconnut vite la grosse écriture enfantine, mais il resta interdit devant le texte :

Je ne veux plus que tu me parles. Lâche-moi, grand fou ; j’en ai assez de tes amours. Laisse-moi tranquille ou bien je le dirai au Père Préfet.