Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/55

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– déclara M. Dax en plissant ses joues sèches pour un sourire convenablement paternel. – Nous fixerons la date du mariage quand Alice reviendra de Suisse, et, une fois mariés, vous aurez le temps de vous voir.

— Oh oui ! – affirma madame Dax avec un soupir âpre.

Mademoiselle Dax tendait sa main. M. Barrier la secoua, sans s’attarder au contact tiède. Puis, saluant à la ronde :

— Bon voyage ! – dit-il pour la troisième fois.


À la fenêtre de sa chambre, mademoiselle Dax s’accouda. Dans le silence de l’avenue, elle essayait d’entendre les pas du fiancé qui s’éloignait.

Mais le fiancé avait marché vite : il avait rendez-vous, au London-Bar, avec un rat du Grand-Théâtre. M. Barrier, homme sérieux, n’avait point de maîtresse ; mais, homme, il allait chez les filles quelquefois.

Mademoiselle Dax n’entendit rien du tout, et regarda les étoiles.