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LE TILAKA DE L’AMOUR.

on, le feu de l’amour[1], qui brûle d’une flamme intérieure ; tandis que, si vous mettez un homme oint de boue sur le four d’un potier, il sent le feu, qui brûle seulement, et non le feu, qui s’éteint ?

XVII.

A peine ont-elles vu cette jolie couple d’yeux briller sous la paupière des courtisanes de la danse, une prudente jalousie fait déserter soudain la contrée aux gazelles ; et les éléphants de se cacher en pleine ivresse, dès qu’ils voient leurs bosses frontales vaincues par ces globes jumeaux, qui surmontent le sein des bayadères : mais bien différent[2] le sot ! une défaite n’est pas même une cause pour lui de voiler son orgueil !

XVIII.

On voit sur les globes du sein de la femme, que j’aime, un feu, qui n’eut jamais son pareil : hors[3] de mon

  1. Ces allusions aux qualités réfrigérantes du santal, réputé un des calmants de l’amour, est un des lieux-communs les plus fréquents chez les poètes indiens : nos lecteurs ont pu déjà en remarquer d’eux-mêmes quelques exemples dans Vierama et Ourvaçi.
  2. Littéralement : prâyas, « ordinairement, presque toujours. »
  3. Textuellement : è longinquo.