Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/98

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» Tu appelles au combat le Prithide Dhanandjaya, tel qu’un lièvre, Karna, défierait un grand éléphant, aux défenses comme le manche d’une charrue, au faciès garni déjoués, fendues par le mada. 1,800.

» Tu désires combattre avec le Prithide, mais c’est frapper d’un bâton dans ta démence un serpent noir au venin subtil, à la colère ardente, qui se tient dans son trou ! 1,801.

» Tel qu’un chacal, qui, sans considérer sa vigueur, glapit contre un lion irrité à l’épaisse crinière ; ainsi tu répands, insensé, tes invectives sur Arjouna ! 1,802.

» Tu défies pour ta chûte, Karna, le Prithide Dhanandjaya, comme un serpent défierait le fils de Vinatâ, l’impétueux Garouda, le plus excellent des oiseaux. 1,803.

» Tu veux traverser, quoique sans barque, le dépôt de toutes les eaux, plein de poissons, aux formes épouvantables et qui s’accroît au lever de la lune. 1,804.

» Tu provoques au combat, mon ami, le Prithide Dhanandjaya, ce taureau, de qui le cou ressemble à un tambour et qui combat avec des cornes aiguës. 1,805.

» Vile grenouille, tu ne vois pas qu’Arjouna est dans ce monde le nuage des hommes, qu’il verse la pluie au gré de leurs désirs, et tu coasses contre cette grande nuée très-épouvantable. 1,806.

» Comme un chien qui, couché dans sa loge, aboierait contre un tigre, tapi dans sa forêt ; ainsi, Karna, tu aboies contre Dhanandjaya, le tigre des hommes. 1,807 ;

» Tel qu’un chacal, qui, dans le bois, où il habite, environné par des lièvres, se croit un lion, tant qu’il ne voit pas le roi des quadrupèdes ; de même, Râdhéya, tu penses que tu es un lion, parce que tu ne vois pas le dompteur