CHAPITRE XIV
les bisons. — l’aricara.
nfin un jour, je partis et repris mon voyage
vers le nord. J’étais parfaitement bien remis et
en état d’affronter toute espèce de fatigue. Je
m’étais habitué à me servir de mon arc et j’étais
assez habile pour ne pas craindre la rencontre
d’un Indien ou de tout autre ennemi. Je marchai
donc avec confiance vers le but de mon voyage.
J’atteignis bientôt un large cours d’eau que je remontai, d’abord parce que c’était la direction qu’il me fallait suivre, ensuite fasciné par la rare beauté du paysage au milieu duquel il coulait.
Les prairies qui le bordaient étaient ornées d’innombrables fleurs déployant autant de variétés dans leurs couleurs éclatantes que dans leurs formes élégantes. Les admirables îles dont son lit était semé et dans lesquelles je m’arrêtais quelquefois, avaient l’apparence de bosquets et de jardins. Les arbres en étaient souvent couverts de végétaux parasites et de lianes en