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wilhelm médecin.

par le sorcier de la tribu avaient encore augmenté sa faiblesse.

Je lui pris la main, la trouvai brûlante et moite, et après l’avoir interrogée, je compris qu’elle était la proie d’une de ces fièvres intermittentes qui ruinent la santé et amènent successivement le dépérissement, l’atonie et la mort.

Je recommandai à l’Indien de construire au sommet d’une des collines qui entouraient le village une butte et d’y transporter sa femme, car l’endroit où il habitait était situé près d’un ruisseau et ne me paraissait pas sain, et je l’assurai que j’allais faire tout mon possible pour la guérir.

Je le quittai, je montai à cheval et me dirigeai vers des roches situées à cinq ou six kilomètres de là, sur lesquelles j’avais aperçu des symphorines à fruit rouge, espèce de chèvrefeuille non grimpant.

Je fis un paquet des racines de cet arbrisseau auquel j’ajoutai des pieds de plantain que je trouvai en abondance le long de ma route. À défaut du tulipier, du saule ou, ce qui eût été mieux encore, du quinquina, le plus puissant des fébrifuges, j’avais sous la main deux plantes dont la vertu m’était connue pour combattre les fièvres intermittentes.