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chap. xix. — retour triomphal.

course était rapide comme celle de l’antilope, son œil brillait comme le feu qui s’échappait de son fusil, et sa voix dans les combats égalait celle du tonnerre. Il était bon, brave, habile ; le Manitou avait besoin d’un tel guerrier, il l’a rappelé près de lui. »

Le silence était profond et solennel et ne fut interrompu que par une espèce de mélopée en l’honneur des morts, chantée par les femmes de la tribu. La mélodie en était douce et mélancolique. Elles chantaient tour à tour les exploits du guerrier et à la fin de la strophe, elles reprenaient en chœur.

Lorsqu’elles eurent fini, un Indien se leva et chanta aussi les louanges du mort ; d’autres lui succédèrent et tout ce que la nation comptait d’hommes vint payer son tribut à la mémoire du défunt,

Aussitôt après, le Grand Aigle se leva ; on enveloppa le mort dans une peau de bison et on le déposa dans un cercueil d’écorce porté par quatre jeunes gens ; puis le cortège se mit en marche.

Arrivé au lieu du dernier repos, le cercueil fut placé dans la terre, la tête tournée vers le soleil levant et recouvert d’instruments de guerre et de chasse. On pratiqua une ouverture dans la