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séparation.

fluent de ce fleuve avec le Missouri, ils devaient descendre ce dernier jusqu’à leur destination.

J’allai de suite faire part au Grand-Aigle de ma détermination et des motifs puissants qui nous obligeaient Lewis et moi à quitter la tribu qui nous avait donné une hospitalité si généreuse et si amicale. Je lui exprimai en termes chaleureux tous les regrets que je ressentais, mais je terminai en lui disant que ma résolution était irrévocable.

Après m’avoir écouté silencieusement le Grand-Aigle, malgré sa réserve habituelle, me témoigna tout le chagrin qu’il éprouvait de se voir privé d’amis tels que nous ; mais il eut en même temps trop de délicatesse pour essayer de me retenir, comprenant parfaitement, disait-il, le désir que j’éprouvais de revoir le pays de mes pères.

Un grand conseil fut tenu pour annoncer aux guerriers de toute la tribu notre prochain départ. Cette nouvelle fut accueillie par un morne silence, mais aucune objection ne me fut faite.

Un instant après un vieillard se leva et, s’avançant au milieu du cercle, dit que le Manitou avait envoyé un sage et un guerrier parmi eux, mais que maintenant il en avait besoin pour ses autres enfants et que sa volonté devait s’accomplir.