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chap. xxv. — départ.

Son émotion fut grande lorsqu’au détour de la route, il aperçut les arbres séculaires qui ombrageaient le château de Wolfensheim et son cœur battit avec force lorsqu’il en reconnut les fenêtres. Ne pouvant maîtriser la violence de ses pensées, il préféra descendre de voiture pour avoir le temps de se remettre et ordonna au portillon de l’attendre à l’entrée du village.

Chaque arbre, chaque buisson lui rappelait une aventure de sa jeunesse.

Ici il avait franchi une barrière avec Stanislas, là il était monté sur un arbre pour dénicher un nid destiné à la petite Berthe, plus loin il voyait le chemin qu’il avait si souvent parcouru pour venir de sa chaumière au château ; il se rappela ce temps avec tristesse, car la mort lui avait ravi son bon père adoptif et peut-être, hélas ! allait-il apprendre un nouveau malheur, peut-être aussi la famille du baron avait-elle été atteinte par la destinée.

À cette idée le pauvre Wilhelm se sentit oppressé. Pourquoi faut-il que l’homme au moment du bonheur ait toujours une arrière-pensée tristesse et de crainte ?

Cependant, tout en continuant de marcher, il se trouva près de la porte d’entrée ; il s’appuya