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chap. viii. — voyage par eau, etc.

Pendant une quinzaine de jours notre route n’offrit rien qui mérite d’être mentionné.

Nous nous dirigeâmes vers le Nord, tendant nos trappes, traversant les rivières et les cours d’eau tantôt à gué, tantôt au moyen de radeaux que nous construisions en quelques instants avec des troncs d’arbres reliés ensemble par des lianes et que nous cachions ensuite dans les roseaux, dans le cas peu probable où nous reviendrions sur nos pas.

Nous étions arrivés sur le territoire des Pieds-Noirs, tribu féroce, alors en guerre avec les blancs et à laquelle appartenait l’Indien que nous avions sauvé des griffes de l’ours gris.

Lewis se fiait peu, disait-il, aux promesses du Jaguar, car en admettant qu’il se souvînt de l’amitié qu’il avait jurée et de la protection qu’il avait promise à ses sauveurs, ce qui était probable, car les Peaux-Rouges tiennent religieusement leur parole, il pouvait n’être pas un chef assez influent pour nous tirer du danger qui nous aurait menacés : ensuite les tribus sont divisées en sections qui obéissent à des chefs différents, et nous pouvions tomber entre les mains d’Indiens qui nous auraient sacrifiés sans écouter nos réclamations.