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Ainsi on voit souvent des animaux d’une origine commune, avoir peu de ressemblance entre eux, s’ils ont été nourris d’une manière différente. Ils se ressemblent quelquefois si peu, qu’on les dirait issus de races diverses.

L’influence des aliments sur les espèces a été contestée ; on a dit que le régime influe sur les individus, mais qu’il ne peut avoir d’influence sur les races. On pourrait y croire, si l’expérience ne prouvait journellement que les caractères, produits par le régime, sont transmissibles par la génération.

Les effets de l’alimentation sont donc du plus grand intérêt pour améliorer la race. Les éleveurs semblent trop souvent ignorer ce principe, aussi l’industrie bovine s’en ressent-elle. Ils devraient se convaincre que l’élevage est un problème qui consiste à développer le jeune animal, de manière à ce qu’il puisse dans le plus bref délai se suffire à lui-même, et remplir le but d’utilisation auquel il est destiné. Il est de la plus haute importance qu’un jeune animal puisse être utilisé six mois ou un an plus tôt, à tel ou tel service. On gagne ainsi le fourrage d’entretien exigé pendant ce temps. Les animaux développés avec une nourriture substantielle, sont plus aptes aux divers services, et font rentrer plus vite, le capital employé ; tels sont les avantages qu’il s’agit d’examiner.

Le but essentiel de l’exploitation du bétail est l’utilisation la plus élevée des fourrages au moyen d’une grande production animale, or, on ne sait trop se pénétrer que la valeur d’un animal dépend de son