Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/95

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autonomie, apporte à la communauté un concours qui lui est largement rendu.

A partir d’un certain degré de grandeur qui ne peut être que difficilement dépassé, le groupement par juxtaposition est le moyen de constituer de puissantes associations et de développer des individualités ou des collectivités vigoureureuses, avec le moindre effort administratif. C’est surtout à l’animal quo l’être social est souvent comparé.

L’homme joue dans le corps social un rôle analogue à celui de la cellule dans l’animal : cellule unique dans l’entreprise rudimentaire, millième ou millionième partie du corps social dans la grande entreprise.

Le développement de l’organisme s’opère par le groupement des unités élémentaires (hommes ou cellules) et les organes apparaissent, se différencient et se perfectionnent à mesure que le nombre des éléments réunis augmente. Dans l’être social, comme dans l’animal, un petit nombre de fonctions essentielles accomplissent une infinie variété d’opérations.’ On peut faire de nombreux rapprochements entre les fonctions des deux sortes d’organismes. Le système nerveux, notamment, a de grandes analogies avec le service administratif. Présent et actif dans tous les organes, il n’a généralement pas de membre spécial et n’est point visible à l’observateur superficiel. Il recueille, on tous points, des sensations qu’il transmet d’abord à des centres inférieurs, centres réflexes, puis, de là, s’il y a lieu, à la tête, à la direction. De ces centres ou du cerveau part ensuite l’ordre qui, par un chemin inverse, arrive au membre ou au service qui doit exécuter le mouvement. Le corps social a, comme l’animal, ses actes réflexes ou ganglionnaires qui s’effectuent sans intervention immédiate de l’autorité supérieure. Sans l’action nerveuse ou administrative, l’organisme devient une masse inerte et dépérit rapidement.