Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/104

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du roi et ne cessa depuis de manifester envers lui de bonnes dispositions.

Le roi radieux, transporté de joie, prit l’homme d’or et se rendit dans sa résidence royale ; par la faveur de l’homme d’or, il devint aussi riche que Kuvera, et se livra à toutes sortes de jouissances et de plaisirs.

Dans ces circonstances, un brahmane appelé Siddhasena, venu du pays de Kanyakubja, se présenta devant le conseil du roi, et, après avoir salué sa majesté, dit : « Ô roi, la fortune est une femme. Si la haute fortune que tu possèdes vient de toi, alors c’est ta fille ; si elle vient de ton père, alors c’est ta sœur ; si tu la tiens de quelque autre, alors c’est la femme d’autrui. Réfléchis donc bien à ceci : songe que la haute fortune n’est jamais compatible avec les jouissances. Aussi les gens de bien, quand ils ont obtenu une haute fortune, font des libéralités. Tu es un homme de bien, il te convient de faire des dons. » — Le roi, ayant entendu ces paroles de la bouche du brahmane, fit les réflexions suivantes : « Habiter un grand palais, monter des éléphants divins et d’excellents chevaux, bien plus, jouir de beautés comme on n’en a pas vu encore, cela n’est pas d’un grand