Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/140

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porte du roi et dit au portier : Il faut que je me présente devant le roi, fais-le savoir au grand roi. — À ces mots, le portier se rendit près du roi, lui donna cet avis, puis introduisit le gardien du parc en présence du roi. Le gardien du parc porta ses deux mains à sa tête, s’inclina devant le roi et dit : Grand roi, j’ai une nouvelle à t’apprendre. Les manguiers, les cocotiers, les aréquiers, les citronniers, les orangers, les campaka, les açoka, les kimçuka, les jasmins, les palmiers, les tamâla, les çâla, les piyâla, les kadalî, les kakkola, les labanga, les cardamomes, les katakî, les kunda, les damanaka, en un mot, tous les arbres et plantes qui sont dans ton jardin de plaisance ont de jeunes pousses, des fleurs et des fruits : c’est le moment de se divertir au bois.

« À l’ouïe de ce discours, le roi avec la troupe de ses rânîs, entouré d’esclaves et de danseuses, se rendit au jardin. Arrivé au jardin de plaisance, le roi, versé dans l’art des embrassements, des baisers, des rires et des danses raffinées, des coquetteries, des jeux, des agaceries, des gestes, en un mot dans les divertissements ingénieux, se mit, avec les charmantes et ravissantes beautés de son