Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/227

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loi qu’il doit mettre en pratique. Quant à moi, si je voyage, c’est seulement à cause de la loi, et je conjecture que tu es venu ici pour quelque acte que tu dois accomplir.

« En entendant ces paroles du roi, l’étranger dit : Eh ! grand roi, tu es attaché à la loi au plus haut degré ; c’est bien ! Tu as conjecturé que je suis venu ici pour un acte à accomplir, tu as parfaitement rencontré ; c’est bien ! — Le roi reprit : Parle ! que faut-il faire ? — Ô roi, répondit l’homme, écoute : Sur le mont Nîla réside une divinité appelée Kâmâkhyâ : voilà douze ans que, pour obtenir la réalisation de l’amour et des autres sentiments, je murmure des mantras à la déesse Kâmâkhyâ : mais je n’ai encore vu aucun fruit (de mes efforts) : aussi je suis complètement troublé.

« À l’ouïe de ces paroles, le roi se mit à réfléchir en lui-même : il a murmuré beaucoup de mantras (se dit-il) et n’a rien obtenu ; il faut qu’il y ait à cela quelque cause. — Après avoir fait ces réflexions, l’auguste Vikramâditya prit cet homme avec lui, se rendit sur le mont Nîla près de l’autel de la déesse Kâmâkhyâ et s’y arrêta. À la nuit, à l’heure du sommeil, la déesse Kâmâkhyâ dit