Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/263

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après avoir baigné un homme, l’avoir orné d’habits rouges, de sandales rouges, de guirlandes rouges, l’amenait comme pour le sacrifier. En voyant ces gens, l’auguste Vikramâditya s’écria : Fi ! méchants et pervers que vous êtes, lâchez cet homme à l’instant ; il est anéanti par la crainte de la mort. S’il vous faut absolument une victime humaine à sacrifier, je m’offre librement moi-même en victime ; mais jamais il ne pourra arriver que, en ma présence, un homme éperdu par la crainte de la mort soit livré comme victime pour le Naraka.

« En entendant parler le roi, ces gens furent extrêmement surpris et dirent : Ô grand être, tu es un homme fidèle au devoir jusqu’à l’excès ; on ne voit pas d’homme comme toi, qui, pour sauver la vie d’un individu avec lequel tu n’as aucun lien de parenté, t’efforces de renoncer à la tienne et n’en fais pas plus de compte que d’un brin d’herbe. Quand la maison brûle, le riche qui possède divers biens acquis au prix de beaucoup d’efforts douloureux, la femme belle et fidèle à son mari, le pandit, l’homme du devoir abandonnent leurs enfants et tout ce qu’ils ont de plus cher ; ils prennent la