Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/66

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commettre partout, en dehors de toute préoccupation religieuse. Si la mention de ces actes de destruction devait être rapportée à des faits de l’histoire religieuse, on ne pourrait guère y voir qu’un souvenir des excès qui ont pu signaler les invasions musulmanes ; mais rien ne nous autorise à donner à cette hypothèse un caractère précis.

Ce qui nous paraît le plus remarquable dans les assertions du narrateur, relativement au culte, c’est l’inutilité de tous les actes religieux constatée plusieurs fois, notamment dans le récit 24 ; ils sont impuissants à conjurer la flamme ; le sacrifice seul de la vie est signalé comme ayant cette efficacité. Nous avons déjà noté la répétition fréquente de cet acte important dont Vikramâditya abuse évidemment, peut-être parce qu’il sait bien, par expérience ou autrement que, au bout du compte, son sacrifice ne lui coûtera pas bien cher et lui vaudra, dès cette vie, de belles récompenses. Il ne faut abuser de rien, et un homme qui tente vingt fois de se tuer ou qui se tue deux ou trois pour revivre aussitôt ne nous touche pas autant qu’un homme qui ferait une bonne fois et sérieusement le sacrifice de sa vie. Quoiqu’il