Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la science (8, 20) où il est dit que l’ignorant est assimilé à la brute et renaîtra comme une brute, nous montre, sans figure, l’homme destiné à renaître dans l’animalité. Enfin, le cadre même de nos récits nous offre un cas de transmigration étrange et rare, mais non sans exemple, celui d’êtres animés passés à l’état de matière brute, sans que leur individualité soit détruite. Les 32 figures du trône qui racontent les histoires de notre recueil sont des personnes réelles condamnées à l’immobilité et réduites à prendre la forme de statuettes pour expier une faute non expliquée et peut-être bien légère.

La succession des naissances et des conditions diverses appartient à l’ordre changeant de ce que les Hindous appellent le samsâra et qui est l’instabilité même ; il n’est pas sûr que le lieu des châtiments et celui des récompenses le Naraka (ou le Pâtâla) et le Svarga ne fassent pas partie de cette existence mobile. Il est même fort probable qu’ils ne s’en distinguent pas et que tout, le monde des vivants et le monde des morts, est emporté par le mouvement incessant du changement perpétuel. Est-ce à dire que toute existence soit vouée sans remède à la mobilité,