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LE TIBET

gauche du Tsang-bo, à 40 kilomètres de la jonction des deux cours d’eau, dans une plaine longue de 19 kilomètres, large de 11 (3,565 mètres). On y cultive l’orge, le blé, les pois, la moutarde et divers légumes, radis, carottes, pommes de terre, haricots, etc. Les vaches, les yaks, les moutons, les poneys, les ânes et les cochons ; les poules, les pigeons et les canards y sont en très grand nombre. Deux espèces d’arbres importés (le tchang-ma et le dja-var) se trouvent dans les jardins ; les hauteurs environnantes sont dénudées et ne présentent qu’une plante épineuse appelée sia.

La ville n’a guère que 4 kilomètres de tour. Au centre est un grand temple entouré de bazars tenus par des indigènes et des étrangers. Car les commerçants népalais, boutaniens, cachemiriens et chinois y constituent une part assez importante de la population totale estimée à quinze mille âmes, dont neuf mille hommes et six mille femmes. La principale industrie est le tissage et la teinture de la laine ; on y fabrique aussi des bâtons à odeur et des écuelles en bois. Dans le centre, les rues sont laides et animées ; les faubourgs sont sales et mal bâtis. Les maisons sont grandes, mais peu confortables. La multitude des chiens errants est un des fléaux de cette capitale. Elle a une garnison composée de mille Chinois et cinq cents Tibétains armés de fusils à pierre, avec quelques pièces de canon.