Page:Feer - Le Tibet.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
66
LE TIBET

par le nombre de fois qu’elle est écrite sur l’appareil ou sur la feuille qui y est adaptée.

Cette application mécanique et matérielle de l’expression bouddhique « tourner la roue de la loi », par laquelle on désigne la prédication fondamentale de Çâkya-mouni, est d’un usage très répandu. Les Européens ont donné à ces appareils tournants le nom de « roues ou moulins à prière ». Les Tibétains les désignent par le terme Mani-tchos-khor (roue de la loi Mani), ou par abréviation, Mani.

Mani. — Mani est aussi le nom donné à des murs hauts de deux mètres, épais de un à trois, mètres, d’une longueur indéterminée et qui peut toujours être augmentée, édifiés le long des routes, en rase campagne, à proximité des monastères. Les parois et le toit en sont revêtus de tablettes de pierre portant inscrites des dhâranis ou formules, parmi lesquelles : Om ! mani padme houm, occupe la plus grande place. Obo est le nom mongol de ces mani. Le passant les laisse à droite ou à gauche ; il est censé lire en passant les inscriptions dont le mani est couvert.

Dartchog et Labtse. — Sur les toits ou aux portes de leurs maisons, sur les routes, en plein champ, surtout aux passages des montagnes, les Tibétains fixent des drapeaux en soie ou en étoffe vulgaire, dont la hampe, plus ou moins haute, est