Page:Feller - Dictionnaire historique - 1797 - T01, plus Vie.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AVERTISSEMENT. Xj

vertueux, mais un peu ligueur, joue un rôle dans une association détestable ; tandis que les rebellions les plus criminelles sont présentées sous les traits les plus propres à les justifier (a[1]) Les vieilles erreurs devenues dominantes dans des tems d’ignorance, qui infectoient la jurisprudence et la théologie de toutes les nations, sont ramenées à tous les articles qui se prêtent à cette digression, pour peindre en noir quelque pontife ou quelque protecteur zélé de la foi antique (b[2]). La haine du christianisme se manifeste également dans les éloges prodigués, souvent sans aucune moditicatioti ni restriction, aux plus forcenés de ses détracteurs.

A ces anciens défauts, on peut ajouter que la nouvelle édition présente des marques insignes de mauvaise foi, en ce que les auteurs n’ont pas corrigé les assertions, sur lesquelles le tems et de nouveaux documens ont répandu assez de lumières, pour rendre leurs erreurs absolument inexcusables. Telle est la manière dont ils parlent de la prétendue conjuration de Por-

  1. (a) Celles des Hongrois, par exemple, dont les rédacteurs font continuellement l’apologie, comme étant l’effet naturel et nécessaire de la tyrannie, de l’oppression, des exactions de la maison d’Autriche, etc. Les hommes sages n’ont garde d’approuver la ligue ; ils savent un peu mieux que nos philosophes, que dans aucun cas possible, il n’est permis aux Chrétiens de se soulever contre l’autorité légitime. Mais n’est-il pas absurde de répéter continuellement ces vieilles et ennuyeuses diatribes, contre une démarche inconsidérée de quelques Catholiques ; et de poser en même tems les principes qui autorisent tous les genres de révoltes, de déclarer les souverains agens du peuple, et de prendre avec fureur le parti de tous les fanatiques de la liberté ?... Il faut avoir des principes et être conséquent, ou il faut se résoudre a abandonner la fastueuse qualité de précepteur du genre humain.
  2. (b) Exactement comme si en parlant des philosophes, qui durant quatre mille ans ont prétendu instruire les hommes, on disoit à chaque article : Il ne connoissoit pas le mouvement de la terre ; il admettait l’horreur du vide, et les antipéristases ; ou en parlant des anciens guerriers : Il ne faisait pas usage du fusil et des canons.