804 ZUI ZUI
que ce moine lui eût été préféré,
attaqua non - feulement
les indulgences , mais l’autorité
du pape , le facrement de pénitence,
le mérite de la foi, le
péché originel , l’effet des bonnes
œuvres, l’invocation des
Saints, Iefacrifice.de la Mefle,
les loix eccléfiaftiques , les
vœux , le célibat des prcrres &
rabftinence des viandes. Zuingle
s’éleva contre ces pratiques
avec toute l’impétuofité de Ton
naturel. Bien convaincu que
l’Eglife n’adopteroit ï ;a$ fes
opinions , il s’adreffa au magiftrat
de Zurich , dont plufieurs
membres avoient du goût pour
les nouvelles erreurs. Il Ce tint
en conféquence une affemblée
en 1^23* On alla aur. voix, la
pluralité fut pour Théréfiarque.
Peu de tems après , on brifa
les images , on renverfa les
autels , on abolit la MeiTe &
toutes les cérémoniesde l’Eglife
R,omaine. Zuingle époufa une
fiche veuve ; car le piariage ,
fuivant la remarque d’Erafme ,
eu. le dénouement de toutes
, ces farces de réformation. Il
€teit fort occupé de la difficulté
de concilier le fentiment
de Carloilad fur l’Euchariflie,
avec les paroles deJefus-Chrift»
qui dit expredément : Ceci ejl
mon corps. Il eut un fonge ,
dans lequel il croyoit difputer
avec le fecrétaire de Zurich ,
qui le predoit vivement fur les
paroles de l’inditution. Il vit
paroirre tout-à-coup un fan ;
tome blanc ou noir, qui lui dit
ces mots : *• Lâche , (jue ne ré-
- ponds-tu ce qui efl écrit dans
•» l’Exode : Vj4f ;neau efl U ït Pâquc , pour dire qu’il en eft t» le iigne w. Cette réponfe du iantôme fut un trtgrophe, &
Zuingle n’eut plus de difficultés
fur l’Euchariftie. C’eft ainfi
que les fe£iaires , après avoir
rejeté la doftrine de TEglife
catholique , fe règlent fur des
rêves, fur des vifions fanatiques ,
ou même , comme Luther,
fur des conférences avec
le diable. Pour s’oppofer au défordre
naiffant, les évêques de
Baie , de Confiance & de Laufanne,
foUiciterent une affemblée
de la nation à Bade ; Jean
(Ecolampade s’y trouva pour
Zuingle qui refufa de s’y rendre ,
& la do6lrine de cet héréfiarque
y fut condamnée. Malgré
cette condamnation , il ne
laiffa pas de faire des profély
tes. Cependant plufieurs cantons
refferent conftammeiit attachés
à l’ancienne religion,
ce qui mit les feftaircs en fureur.
Les cantons de Zurich où
il étoit caré, de Schafhoufe,
de Berne & de Baie, défendirent
de tranfporter des vivres
dans les cantons catholiques ^
ils fe liguèrent , & firent plufieurs
infultes à leurs voilins,
pour les obliger à fuivre leur
parti. On arma de part & d’autre.
Zuingle fit tous fes efforts
pour éteindre le feu qu’il avoit
allumé ; il n’étoit pas brave, &
il falloit qu’en qualité de premier
pafleur de Zurich, il allât
à l’armée. 11 fentoit qu’il ne
pouvoir s’en difpenfer, & il ne
doutoit pas qu’il n’y périt. Une
comète qui parut alors , le confirma
dans la perfuafion qu*il
feroit tué. Il s’en plaignit
d’une manière lamentable, &
publia que la comète annonçoic
fa mort & de grands malheurs
fur Zuricn. Malgré les plaintes
de Zuingle « la guerre fut
réfolue » ûc il fut obli| ;é d’ac-