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que ce moine lui eût été préféré, attaqua non - feulement les indulgences , mais l’autorité du pape , le facrement de pénitence, le mérite de la foi, le péché originel , l’effet des bonnes œuvres, l’invocation des Saints, Iefacrifice.de la Mefle, les loix eccléfiaftiques , les vœux , le célibat des prcrres & rabftinence des viandes. Zuingle s’éleva contre ces pratiques avec toute l’impétuofité de Ton naturel. Bien convaincu que l’Eglife n’adopteroit ï ;a$ fes opinions , il s’adreffa au magiftrat de Zurich , dont plufieurs membres avoient du goût pour les nouvelles erreurs. Il Ce tint en conféquence une affemblée en 1^23* On alla aur. voix, la pluralité fut pour Théréfiarque. Peu de tems après , on brifa les images , on renverfa les autels , on abolit la MeiTe & toutes les cérémoniesde l’Eglife R,omaine. Zuingle époufa une fiche veuve ; car le piariage , fuivant la remarque d’Erafme , eu. le dénouement de toutes , ces farces de réformation. Il €teit fort occupé de la difficulté de concilier le fentiment de Carloilad fur l’Euchariflie, avec les paroles deJefus-Chrift» qui dit expredément : Ceci ejl mon corps. Il eut un fonge , dans lequel il croyoit difputer avec le fecrétaire de Zurich , qui le predoit vivement fur les paroles de l’inditution. Il vit paroirre tout-à-coup un fan ; tome blanc ou noir, qui lui dit ces mots : *• Lâche , (jue ne ré-

    • ponds-tu ce qui efl écrit dans

•» l’Exode : Vj4f ;neau efl U ït Pâquc , pour dire qu’il en eft t» le iigne w. Cette réponfe du iantôme fut un trtgrophe, &


Zuingle n’eut plus de difficultés fur l’Euchariftie. C’eft ainfi que les fe£iaires , après avoir rejeté la doftrine de TEglife catholique , fe règlent fur des rêves, fur des vifions fanatiques , ou même , comme Luther, fur des conférences avec le diable. Pour s’oppofer au défordre naiffant, les évêques de Baie , de Confiance & de Laufanne, foUiciterent une affemblée de la nation à Bade ; Jean (Ecolampade s’y trouva pour Zuingle qui refufa de s’y rendre , & la do6lrine de cet héréfiarque y fut condamnée. Malgré cette condamnation , il ne laiffa pas de faire des profély tes. Cependant plufieurs cantons refferent conftammeiit attachés à l’ancienne religion, ce qui mit les feftaircs en fureur. Les cantons de Zurich où il étoit caré, de Schafhoufe, de Berne & de Baie, défendirent de tranfporter des vivres dans les cantons catholiques ^ ils fe liguèrent , & firent plufieurs infultes à leurs voilins, pour les obliger à fuivre leur parti. On arma de part & d’autre. Zuingle fit tous fes efforts pour éteindre le feu qu’il avoit allumé ; il n’étoit pas brave, & il falloit qu’en qualité de premier pafleur de Zurich, il allât à l’armée. 11 fentoit qu’il ne pouvoir s’en difpenfer, & il ne doutoit pas qu’il n’y périt. Une comète qui parut alors , le confirma dans la perfuafion qu*il feroit tué. Il s’en plaignit d’une manière lamentable, & publia que la comète annonçoic fa mort & de grands malheurs fur Zuricn. Malgré les plaintes de Zuingle « la guerre fut réfolue » ûc il fut obli| ;é d’ac-