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CLOTILDE DE SURVILLE.[1]

VERSELETS À MON PREMIER-NÉ.


Ô cher enfantelet, vray pourtraict de ton père,
Dors sur le seyn que ta bousche a pressé !
Dors, petiot ; cloz, amy, sur le seyn de ta mère,
Tien doulz oeillet par le somme oppressé !

Bel amy, cher petiot, que ta pupille tendre
Gouste ung sommeil qui plus n’est faict pour moy !
Je veille pour te veoir, te nourrir, te défendre…
Ainz qu’il m’est doulx ne veiller que pour toy !

Dors, mien enfantelet, mon soulcy, mon idole !
Dors sur mon seyn, le seyn qui t’a porté !
Ne m’esjouit encor le son de ta parole,
Bien ton soubriz cent fois m’aye enchanté.

  1. Nous n’ignorons pas que l’authenticité des Poésies attribuées à Clotilde de Surville a été vivement et sérieusement contestée, mais nous n’avons pu nous résoudre à en priver notre Recueil.