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PRÉFACE vij

grand nombre de lettres que Richelet & tant d'autres après lui avoient voulu supprimer, & nommément les lettres doubles, qui indiquent presque toujours que la syllabe qu'elles affectent, est brève. Nous avons rétabli l'h dans les mots dérivés du grec ou formés d'après d'autres mots où elle se trouve ; & nous n'avons pas cru que, de ce qu'elle ne se prononce pas, ce fût une raison pour ne pas l'écrire. Pour l' y, nous ne l'avons conservé que dans les mots tirés du grec, ou dans ceux où il fait fonction de deux ii, comme dans effrayer, employer, &c. dans lesquels le premier i fait une diphthongue avec la voyelle précédente, & le second se lie avec la suivante, écè-ïé, anploi-ïé. Nous avons supprimé cet y à la fin des mots où il est inutile, & où il a été introduit par abus, & au milieu des mots où il pourroit induire en erreur, & où il est contraire à la prononciation. Ainsi, nous écrivons Roi, Essai, & non pas Roy, Essay, comme on écrivoit anciennement. De même, au lieu de playe, j'aye, joye, il employe, qu'il faudroit prononcer contre l'usage, plé-ïe, é-ïe, joa-ïe, anploi-ïe, nous écrivons plaie, aie, joie, emploie, qu'on prononce plè, è, joi, anploi.

On a pris tout le soin possible pour que les accens fussent marqués exactement ; mais pour une plus grande précaution, & de peur que, par inadvertance, il ne se fût glissé quelque faute, nous avons averti ordinairement des accens qui se trouvent dans chaque mot, sur-tout quand l'erreur pourroit avoir des conséquences, ou n'être pas aisément remarquée.

L' e qui précède l' e muet final, & qui n'est pas marqué d'un accent circonflexe, est un e moyen


a iv