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PRÉFACE. ix

second comme une s forte ; l’r est muette, & l’e qui la précède est fermé : nous écrivons donc aksédé ou akcédé. Dans croire, oi a le son d’oa dans la prononciation soutenue, & d’è, dans la prononciation ordinaire : nous écrivons croa-re, ou crère. Dans accoutumer, ou ne forme qu’une syllabe ; nous l’avons donc mis entre deux tirets, a-kou-tumé.

Il est aussi beaucoup d’accens qui se prononcent & ne s’écrivent pas. En répétant le mot en italique, nous avons marqué ces accens. Agreste, aigrette, alerte, abbesse, admettre, aisselle, en sont des exemples : nous les écrivons agrèste, égrète, alèrte, abèce, admètre, écèle, en avertissant, quand l’è est ouvert, comme dans le troisième, & quand il est moyen, comme dans tous les autres.

III. Malgré l’excellent Traité de la Prosodie françoise, donné par M. l’Abbé d’Olivet, bien des gens ignorent encore si notre Langue a une Prosodie. Plusieurs observent, en prononçant, les brèves & les longues, mais sans trop sçavoir pourquoi, & n’étant guidés que par l’habitude ; d’autres, qui n’ont pas eu les mêmes secours dans leur éducation, font en ce genre les fautes les plus grossières. M. l’Abbé d’Olivet a rendu un service inestimable au public, en consacrant ses talens & ses veilles à un travail utile, mais pénible & ingrat. Nous avons mis à leur place, dans l’ordre alphabétique, les terminaisons des mots avec leur quantité, telles qu’elles se trouvent dans le Traité déja cité. En réfléchissant sur ces terminaisons, nous avons trouvé quelques règles générales pour les longues que nous croyons pouvoir abréger le travail de la mémoire, & généraliser