Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/126

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108 SEBASTIEN eASrELL10N. avait vu cl1ez les Frères de la vie commune à Liège, tracer d’une main ferme un programme d’études complet, y inté- resse1· passionnément le Stettmeister et les autorités de Stras- bourg, enfin pour l’exéeution de ce vaste plan d’éducation g1·ouper des maîtres qui, faute de méthode, s`épuisaient en cours isolés ou végétaient dans des écoles rivales'. A l’énergie de ees efforts, a la promptitude et ai l’éclat du succès, il était facile de p1·évoir que Strasbourg allait devenir, comme dit Bossuet, « une des villes savantes de la Réforme ». Dans cette ville, dès le lendemain de la Réforme, trait signi- ficatif, un des rouages importants du gouvernement local est la commission des « Scolarques ’ » , véritable comité d’in—` _ struction publique qui dote Strasbourg de· tout un réseau d`institutions scolaires, en avance de deux siècles sur la ` plupart des villes d’Europe. Le gymnase naissant et déjà , prospère n’est pas le moindre attrait de Strasbourg a cette époque °. Lejeune réfugié d’Anvers dont nous parlions tout a l’l1eure, qui était inscrit dans la 2° classe, ne tarit pas en éloges sur la « grand paine que prend le maistre ài instruyre les enfans tant lidelement et amiablement. Je vous advise >>, dit-il après avoir essayé de donner une idée de l’emploi de SOI'1 ÈOIDPS, << (IUC (l®pUlS -1: l]OUI‘CS 311 lllâltlfl jl.lS(iLl®S È. (1lX 8.Ll soir les jours ne me sont pointtrop longs, mais trop cours ‘. » Castellion lui-mème, selon toute apparence, avait trouvé comme ai Lyon, soit dans le Gymnase, soit auprès du Gym- 1. Ch. Schmidt, Vie de Jean Stzirm, p. 21-39, — Voir aussi sur l’etat des études avant le Gymnase et sur les débuts de cet établissement _un excellent chapitre de Hœhrich, Ges- chichte der Ile/`ormation in Elsturs, ll, p. 30456. - Sur ce que doit Sturm ii ses maitres ilainands, consulter la thèse de M. Bonet-Maury : de Opera Scholaslica Fratrum vitae com- munis, qui donne en appendice le Conxilium J. Sturmii (février 153S). , 2. Sur l`orlgine de l'instituti0n des Scolurques, qui date de 1523, consulter la très intéres- sante etude de M. C. Engel, les Commeneements de lïnstruelion primaire a Strasbourg, dans le Progrès religieux de Strasbourg (1889), publiée ii part dans les .llemoires et doeumenls scolaires du Jlusee pédagogique, 1'asc, S7. Cette commission permanente de l'instruction publique, dit M. Engel, se composait de trois membres: d’un Sleitmeister, d’un ancien Anzmeister et d'un membre du collège des Xlll. Jacques Sturm, Nicolas Kniebs et Jacques Meyer furent charges de ces fonctions et les remplirent pendant de longues années. Hédion et ‘le savant Jacques Bédrot furent jnsqu’a leur mort inspecteurs généraux (visilalores) des écoles. On a trouvé récemment à Strasbourg les proces-verbaux des Seolarques a partir de 1535. 3. Le gymnase de Strasbourg avait clès 1539 organisé la représentation de la Ilesurrec- .tion de Lazare, drame en latin par le professeur Johannes Sapidus (\Vitz). Voir sur cette coutume et son histoire la belle monographie du regretté Aug. Junclt, Die dramalilwchen Au//'ùhrungem in Gymmmium zu Stra,sbm·g, dans la brochure annuelle des programmes du gymnase protestant de Strasbourg, [SSI, in-4. -1. Erichson, l’Église franc, de Strturb. au XVl° s,, p, 20.