Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/179

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LES << DIALOGUES SACRÉS >>. ’1(S'l fructus ipse est ° pulcher sane visu: le fruict est bien beau a voir, je ne uescio an sit ita dulcis gustatu? say pas s’il est si bon à manger, verumtamen experiar. Vah! quam mais si l’essaieraye·je. 0 qu’il est dulcis estdllmpertiendum est etiam doux! il en faut aussi donner à marito. Mi vir, si saires quam sapi- mon mary. Mon mary, si tu savais _ dus sit hic fructus, jam dudum co- que ce fruit est savoureux, tu en medisses, Accipe. eusses pieça mangé; prend. ÀDAMUS. — Quando ita vis, fa- ADAM. -— Puisque tu le veux, je ciam. Ah, flagitium fecimus. le feray : combien que je say bien , qu’il y a du danger eu cette chose. Eva. —- Quid est? Video, et me Eve. — Qu’est-ce? pudet° : sed quid nobis faciendum ADAM. — Ne vois-tu pas, povre est? femme,que nous sommes tout nudz? Eve. —- Je le voy bien, et en ay honte : mais que nous faut-il donc faire? _ ‘ ADAMUS. -—- Texamus nobis subli- ADAM. — Faisons-nous des brayes gacula ex foliis, quibus tegamus de feuilles pour couvrir notre ver- verenda. _ goigue. Evs. — Bene mones : et est hic Eva. —- Tu dis bien, et y a icy un ficus foliis magnis, et aptis huic rei. figuier, qui a les feuilles grandes et toute propres pour cecy. ADAMUS. - Sed, o nos infelices z ADAM. — Mais ô malheureux il videor mihi audire vocem. me semble que j‘oy un cry. Eva. — Jova est. Miseram me; Eve. — C’est Dieu. Misérable que vereor ne deprehendat nos nudos, je suis,je me doute qu’il ne nous abdamus nos in hoc densum nemus. trouve tout nudz, fourrons-nous en ce bocage espes. J0vA. — Heus, heus, Adame, Jovs. - llau, hau, Adam 2 ou ubi es? . es-tu? AD,iMus. — Audita voce tua in ADAM. -— Quand j’ai ouy ta voix pomario ‘, territus sum : et quia au vergier, j’ay eu peur, et pour ce nudus eram, abscondi me. que j’estoye nud je me suis caché. Jovs. ——- Unde didicisti esse te Jovr:. —— D’où as-tu apprins que nudum? Num nam comedisti de tu es nud? Aurais-tu point mangé arbore de qua prœceperam tibi ne de l’arbre, que je t’avoye commandé comederes? de n’en manger point? AD.sMus. —C0medi quidem : sede ADAM. - J’en ay mangé voire-· prœbuit mulier, quam tu adjunxisti ment, mais la femme que tu m’as mihi. adjointe, me l’a baille. ' JovA.—- Quidnam fecisti, mulier? Jovn. —— Femme, qu’as-tu fait? EvA.—Deceptaaserpente comedi. Eva. — Le Serpent par sa finesse . m’a attire a en manger. Jovs h. — Quoniam istud fecisti, Jovs. —- Pour ce que tu as fait c. Ocnli sunt fenestra cupiditatis. d. Qui peccarunt, ii alios quoque ad peccandutm invitare soient. e. Peccntl conscientin mater est pudoris ; pudet autem videri, cum debeat pudere peccnti. f. Sontes voce Dei terrentur. g. Peucatum suum cxcusare, doctrina est veterls Adaml. , h. Deus sontes dnmnat, citm disputatiunem. . H