Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/212

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194 SEBASTIEN CASTELLION· Il n’est pas étonnant que le directeur de l’ecole et son pe1·- sonnel aient soulfert de cette situation. La maladie acheva de décourager notre jeune principal : Le lundy 8·*·° de octobre 1543. — Lc maistrc de ïcscolle. — Chambre pour ledict magister. —— Sur ce que les predicant hont faict remonstrance comme mestre Bastien, maistre d’esc0lle, est tout mallade et que ne pealt demeurer plus là, bien qu’i[l] veult bien tenir jusques a ce qui il soyt proveuz d`ungs, et aussi de luy provoistre d’ane maison sus hault. Ordonné que ceulx qui hont des entfans rière la papisterie que l’0n les doibge retire[r]; et que l’on provoisse d’ung maistre décosle et en parler à Mons' Calvin; et quant à la maison, que le procureur général et le conteroleur doibgent luy provoistre. Cette intention de resigner sa charge, des qu’il le pourra, sans détriment pour l’école, est communiquée au Conseil au commencement d’octobre. Plus de deux 1nois se passent sans qu’il en soit fait nouvelle mention au registre, mais Calvin s’occupe déja de chercher un successeur fr Castellion. Son choix parait s’arrète'r sur un jeune Francais, qu`il nomme abreviativement, a la maniere du temps, Philibert, et qui devait ètre le compagnon d’étutles ou le précepteur d’un des lils de Harlay ‘. . C’est seulement le 17 décembre que le Conseil reprend la question de l’école. On a si bien apprécié les services de Castellioll (111,011 elxerclle à les conserver Sous une autre forme. Et tout naturellement on songe âr lc faire passer de sa chaire de professeur à la chaire pastorale : l`Eglise ne souf- frait pas moins que le college de la penur,ie· du personnel. Lungdy 17 decembris 1543. - Vendovre. Collogniez. — Ordonné que expressément soyt mys ung prédicant à Vendovre, lequelt servira tant a Vendovre que Collognyez, et leur fera le katésime (catéchisme). 1. Viret écrit à Calvin (ll nov. 1553) 2 a Je pense que Philibert, ee jeune homme instruit qui a été pris avec le noble de Harlay, vous aura fait connaître toute son histoire. Je vou- drais hien savoir de vous ce que vous pensez de lui et si vous pensez qu’il faille l'inviter par nos lettres ou au moins le prévenir, afin qu`il ne se juge pas traité avec mépris, dans le cas où un jour il vous paraîtrait apte ii l‘Eglise de Christ, ce que j’espère. » C`est vraisemblement celui-là mème a qui Ant. Fumée (Capnius) donnait vers cette époque une lettre de recommandation pour Calvin : il s'agit ulïan ~· homme studieux, qui m`est recommandé à plusieurs titres n, qui a « une grande envie de voir l‘academie de Genève ii, et avec qui Calvin pourra parler de divers sujets en toute confiance. (Opp. Calv., XI, 616.) Quelques jours après, Calvin écrivait à Viret ; « Je fais venir ici Philibert. Peut-ètre pourra-t—il être mis à la tête des ecoles, ear Sébastien déclare qu’il ne peut pas garder` plus longtemps cette charge v. (Opp. Cale., XI, 651.) Et il renvoie au prochain voyage de Farcl et de \`ix·et ai Genève pour en délibérer entre eux trois. S'ugirait-il de Philibert Hamelin?