Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/308

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290 SEBASTIEN cAs'rELL10N. « sieurs années aux imprimeurs de nous faire un recueil qui contint la. « fleur de nos poètes les plus remarquables; on né prendrait que des « œuvres irréprochables quant a la doctrine, et ainsi se trouveraient « réunis des auteurs qui ont en commun le sentiment religieux. Quel « livre intéressant, quel beau livre on ferait ainsi, et combien profitable « ii la jeunesse, au lieu qu’aujourd’hui on ouvre un livre avec l’intentior « de lire de belles choses et de les méditer, on tombe sur des futilites. « desjeux d`esprit, quelquefois des obsoénités sans nombre. » · ` Et, comme son interlocuteur entre tout at fait dans ses vues, le cardinal et l’humaniste se mettent à esquisser ensemble le plan du petit livre et faire; ils passent en revue les poètes contemporains des deux côtés des Alpes : « Le cardinal n’était pas de ceux qui nous traitent (Orgétorix veut dire : nous autres Allemands) comme des souches, tmmcos aut stipites; il se plaisait à reconnaître chez plusieurs des nôtres de l’érudition, chez quelques-uns de l`éloquence, mais o’est aux Italiens qu’il donnait la alme, en articulier our cette vivante imitation de la oèsie anti ue P . P . P . . . P . appliquée aux sujets chret1ens.l1trouva1tdu mouvement et de la vie dans Sannazar, une savante harmonie dans Aonio, et dans Vida une connais- sance de Virgile comme jamais l’homme né l`a eue; il lonait dans Fla— minio une piété merveilleuse. « Réunissez de tels écrivains — en ecar— « tant leurs petites pièces, les Piscatoria 1, les Epigrammata, etc. — et _ « voila, disait—il, le volun1e tout fait, un volume qui sera bientôt dans « toutes les mains 2. ~> . 4 Apres la mort de Sadolet, Orgetorix Sphinter crut en qllûlqllû SOPÉC l`®IIlpllI‘ Ufl (li} SCS (lCI‘I1lCI‘S VOEUX CI] CSSî1y3.Hl (li} COIDPOSCI`, SUI' le pI‘OgI`&l’1'lIIl8 Hlêlllû (lll Ctllïllfltll, (ECHO Anthologie largement, mais sévèrement chrétienne. Et l’on comprend que nous ténions pour un insigne honneur fait a notre Castellion d’avoir été choisi pour y représenter seul, à la suite de Sannazar, de Vida et d’Aonio Paleario, la poésie protestante. L’ouvrage qui lui valut cet honneur°‘ étaittune série de psaumes traduits en vers latins, Odœ 2.72 Psalmos XL, 1, Allusion aux Eylogc pescatorie de Sannazar. 2. Ces sentiments n`étaient pas nouveaux chez Sadolct. On les retrouve dans la charmante lettre q\1'il écrivait de Carpentras, 99 juin 1536, a l`imprimeur lyonnais Gryphc en lui · demandant d'imprimer le poème d`Aonio et d’y joindre ceux de Sannasar et Vida. (Aonii Palearii De auimorum immortalilalc, 1552, Lugduni, apud Gryphium, p. 3.) 3. C'est dans ce recueil que se trouvent aussi les deux traductions en metres ulcaïque et saphique des deux Mosis carmina (Exode XV et XXXII). Voici la première strophe de cette dernière « Ode »v : Audite, cœli, qum loquor! Accipc Oris loquelas, terra, mei! Mem _ Imbris l]uent ritu eamœnœ, Verba lluent mea roris instar. '