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III

 
L’Espagne aussi refusa de marcher,
Et, redressant son feutre empanaché,
Ell' dit : « De quoi ? La cheval’resque Espagne
Lâcherait son vieux matériel de campagne ?
Non ! vraiment je n’peux pas
Quitter ces fiers témoins de mes combats !
Canons glorieux,
Fusils des aïeux
Qui fir’nt un’ panade
Des Maur’s de Grenade !
Cuirassés qu’aima
Vasco de Gama !
Fidèles torpilles
Des rois de Castille !
Vieill' poudre à canon
Des rois d’Aragon !
Gargousses si belles
Du temps d’Isabelle !
Obus étonnants
Du temps d’Ferdinand !
Sell’s de maroquin
Neuv’s sous Charles-Quint !…
Tous se trouveraient
sans emploi ;
Car sur la terre ils n’ont plus qu’moi ! »