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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

du Sénat put même, au début, être salué comme un bienfait, non seulement par l’optimisme officiel, mais encore par les observateurs impartiaux. Le gouvernement des derniers Antonins, spécialement celui de Marc-Aurèle, avait été juste et clairvoyant, mais très faible, lent, peu actif, comme le sont souvent les gouvernements des aristocraties vieillissantes. Le gouvernement de Septime Sévère fut agile, résolu, plein d’initiatives hardies, comme peut l’être la dictature d’un guerrier fortuné, intelligent et doué des qualités du véritable homme d’État.

Mais les dangers que la révolution accomplie par lui portait dans son sein, apparurent quand, Septime Sévère mort, l’instrument si bien manié par lui passa en des mains plus faibles. Il avait laissé le pouvoir, comme chose lui appartenant, à ses deux fils Caracalla et Geta. Ses deux héritiers ne s’accordèrent pas ; Caracalla assassina son frère, et, demeuré