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La tolérance n’exclut pas l’esprit de réforme.

Messieurs, ce n’est là qu’un des traits de cette politique de tolérance, de cette République ouverte, dont nous sommes les adeptes résolus ; mais peut-on dire que cette politique, pour être pacifique, pour être tolérante, est incapable d’être réformatrice ? On le croirait vraiment, à entendre nos amis les radicaux !

Oui, pour eux, quiconque s’est prononcé pour le budget des cultes dans l’intérêt de la paix publique, est un homme qui regarde en arrière, entendez-vous bien ? …comme c’est grave de regarder en arrière ! C’est un homme qui a cessé de marcher en avant, parce que la marche en avant est le contraire du piétinement sur place, le crime du parti modéré.

Messieurs, si c’est un crime de piétiner sur place, le parti modéré ne l’a pas commis, car en recherchant dans ce pays quelles ont été les marches en avant, quels ont été les progrès réalisés, quelles ont été les réformes faites, je puis le dire sans orgueil, parce que c’est l’histoire méme, c’est le parti modéré qui les a faites. (Applaudissements.)

En fin de compte, on nous renvoie aux électeurs rétrogrades, mais susceptibles de conversion ; on nous concède la permission de ramener à la République les gens paisibles, les conservateurs de bonne foi qui ne sont pas essentiellement et de parti pris hostiles à cette forme de gouvernement ; c’est là, messieurs, une mission que nous accepterions avec