Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/51

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RAYMONDE, se dressant en voyant toute l’encre de l’écriture étalée par les gouttes de parfum.

Oh !…

LUCIENNE, même jeu que Raymonde.

Sapristi !

RAYMONDE.

Ah ! bien, c’est du propre !

LUCIENNE.

Oui.

RAYMONDE.

C’est tout à recommencer

LUCIENNE.

Attends donc ! non ! ça va servir, au contraire. (Se rasseyant et écrivant.) « Post-scriptum : Pourquoi, en vous écrivant, ne puis-je retenir mes larmes ?… Oh ! faites que ce soient des larmes de joie et non de désespoir. » (Parlé.) Et allez donc ! au trèfle incarnat ! Vlan.

RAYMONDE.

C’est égal, il va trouver que tu as beaucoup pleuré pour une femme seule.

LUCIENNE.

Laisse donc ! Ça lui semblera tout naturel. Et maintenant l’adresse. (Écrivant sur l’enveloppe.) « Monsieur Victor-Emmanuel Chandebise, 95, boulevard Malesherbes. — Personnelle. » (Se levant et passant au 2 tout en collant l’enveloppe.) Là ! et à présent, il nous faut un commissionnaire. As-tu quelqu’un pour l’envoyer chercher ?