Page:Feydeau - Le Potache.djvu/6

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aimé la polka… parce que moi, la valse, je la danse à quatre temps, et je n’ai encore trouvé aucune danseuse qui pût aller en mesure.

Quand il y a eu beaucoup de monde, on a donné une petite pièce. C’était joué par deux artistes, deux frères de beaucoup de talent… dont l’un — c’est très curieux ! — était plus vieux que l’autre. Seulement je ne pourrais pas vous dire quel était l’aîné ! J’ai demandé à mon voisin, il m’a répondu : « Vous voyez ! c’est celui qui ressemble le plus à l’autre ! » J’ai cherché longtemps ! J’hésite encore, pourtant je crois que ce doit être le plus vieux.

Après la petite pièce nous avons entendu une joueuse de flûte… très forte… qui nous a joué de la clarinette. Pendant tout son morceau, elle ne m’a pas quitté des yeux ! (Avec fatuité) et je crois même, à la façon dont elle me regardait que… Enfin passons ! Pauvre enfant !

Par exemple, je me suis fait un ami ! Oh ! un homme charmant ! Un vaudevilliste qui a fait fortune… en vendant du savon ! Tenez, pour vous donner une idée de son esprit ! nous parlions de la sottise des gens ! Tout-à-coup, il se tourne vers moi et me dit : « Voulez-vous que je vous donne un exemple de la bêtise humaine. J’ai devant moi un imbécile n’est-ce pas ? Je le lui dis en face ! Eh ! bien, il ne comprend pas et il éclate de rire ! » Je me suis tordu… et tout le monde aussi. Ah ! je suis bien heureux d’avoir fait sa connaissance.

Après le concert, on s’est mis à danser. J’ai été chercher ma valseuse… Il n’y a pas eu moyen. Elle dan-