Page:Feydeau - Le Volontaire, monologue comique en vers, 1884.djvu/8

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… Comme ministre de la guerre,

Vous ne savez peut-être pas

Bien ce que c’est qu’un militaire ?

Affreux ! — J’ai pincé dans trois jours

Vingt jours de salle de police ;

Si cela doit durer toujours,

J’en aurai dix fois mon service.

… Lundi j’arrive ; un vieux sergent

Me dit : « Holà ! cré mill’tonnerre,

» C’qu’on salu’donc plus maintenant ?

— Pardon, monsieur le militaire

» Fais-je alors, mais je ne crois pas

» Avoir l’honneur de vous connaître ;

» Et je vous vois du haut en bas

» Sans parvenir à vous remettre.

— F’rez deux jours sall’polic’ crebleu !

» C’est qu’ça donc ? Vot’nom un peu vite ? »

Tout abasourdi, voyant bleu,

Je tends ma carte de visite :

« C’qui m’a donné pareil crétin ?

» F’rez deux jours ! m’entendez ? tonnerre !