Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/136

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Jambart. — Eh ! bien, choisissez ! Vous ne direz pas que j’ai mauvais caractère, que je n’y mets pas du mien ! (Entre ses dents.) Plus difficile qu’une femme.

Barillon, repoussant avec colère le beurrier de son couteau. — Tenez ! prenez donc tout !

Madame Jambart. — Ah ! ces repas ! ces repas ! Et on dit que les ménages à trois sont heureux !

Jambart, qui a goûté à son chocolat, faisant la grimace. — Pouah ! ce chocolat est détestable !

Il reverse le contenu de sa tasse dans la chocolatière.

Barillon, qui s’est levé et a suivi le mouvement avec ahurissement. — En voilà des manières !

Jambart. — Vous ne vous êtes pas servi ?

Barillon, montrant sa tasse qui est vide. — Vous le voyez bien !… Est-ce que ça se fait de remettre son chocolat quand on a bu ?

Jambart. — Eh bien ! je n’ai pas la lèpre !

Barillon. — Je ne sais pas qui vous a élevé, ma parole d’honneur !

Jambart. — Alors, vous ne voulez pas de ce chocolat ?

Barillon. — Non, je boirai du thé.

Madame Jambart. — Tenez, voilà du thé.