Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/25

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Brigot. — Ah ! quels traits, mon ami !… Dans le pays, on ne l’appelait que la belle écumoire !…

Patrice. — Pourquoi ?

Brigot. — Parce qu’elle était criblée de la petite vérole. Ça donnait du piquant à sa physionomie. Eh bien ! elle en a épousé un autre ! Vous croyez que j’ai été assez bête pour faire comme vous ? Allons donc ! Je n’ai rien dit. Seulement, j’ai pensé : « Epouse-la, mon vieux, et nous nous retrouverons ! » Et quinze jours après, je l’ai fait cornard.

Patrice. — Oui ?

Brigot. — Eh ! bien, mon garçon, faites comme moi, attendez et quand il y aura un mari, faites-le cornard !

Patrice, lui serrant les mains. — Ah ! monsieur, merci de ces bonnes paroles. Je le ferai, monsieur, je le ferai !…

Brigot. — Et qu’est-ce que c’est que ce mari, un crétin ?

Patrice, avec conviction. — Oh ! oui, monsieur. C’est un nommé Barillon.

Brigot, bondissant. — Mon neveu ?

Patrice. — C’est votre neveu qui se marie aujourd’hui avec la fille de Mme Jambart ?

Brigot. — Mais, oui !… (Envoyant brusquement un coup de poing dans