Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/77

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Planturel, s’asseyant sur le canapé à côté de Barillon ; il est toujours n° 3 et Barillon n° 2. — Evidemment !… Sans compter que ça ne sera pas plus long !… Cassation ou divorce, c’est le même temps ! Et comme ça, au moins, vous serez comme tout le monde, vous ne serez pas un phénomène ! — Le mari de sa belle-mère — un veau à deux têtes !

Barillon, avec une mine de répulsion. — Ah ! là, un veau !

Planturel. — Ça serait ridicule !… tandis que, là, vous divorcez… (Se levant et passant devant Mme Jambart pour aller au n° 4.) Eh ! bien, c’est un mari qui ne s’entend pas avec sa femme ; cela se voit tous les jours.

Madame Jambart. — Et… qui vous dit même que nous divorcerons ?

Planturel. — Ah ! D’abord !…

Barillon, à madame Jambart. — Ah ! bien, ça ! par exemple, je vous en réponds !… Ça n’est pas vous que je voulais épouser, n’est-ce pas ! c’est votre fille !

Planturel,  — Mais elle est beaucoup trop jeune pour vous !

Barillon, vexé. — Ah ! mais dites donc ! c’est mon affaire !

Planturel. — Vous auriez l’air d’être son père !

Virginie. — Songez que j’ai dix-huit ans !

Madame Jambart. — Tandis que moi, j’en ai quarante-deux, et vous quarante.