Ça m’est égal !… C’est ainsi qu’on m’a appris à faire tout par moi-même !… et à ne compter que sur moi ! parce qu’on ne sait jamais, dans la vie, si on aura toujours des gens pour vous servir.
Tes bas !
Ah ! Zut ! (Sans prendre la peine de s’asseoir, elle relève vivement ses bas en se mettant successivement sur une jambe et sur l’autre, puis reprenant.) — J’ai été dressée à ça toute petite ; si bien que c’est devenu chez moi comme une seconde nature. (S’asseyant sur le fauteuil à droite de la table.) Maintenant est-ce un bien ? Est-ce un mal ? (S’accoudant sur le rebord de la table, la tête appuyée sur la main.) Je ne peux dire qu’une chose : je tiens ça de ma mère.
Ah !… ma belle-mère.
Non !… « ma mère » !
Eh ! bien, oui ; c’est la même chose.
C’est possible ! mais « ma mère », c’est tendre, c’est affectueux, c’est poli ; tandis que « ma belle-mère », ça a quelque chose de sec, d’aigre-doux, de discourtois que rien ne justifie.