Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/178

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Justine (à part). — Les frusques de Balivet, saprelotte !

Adèle et Médard. — Des vêtements d’homme !

Veauluisant. — Mais à qui ? à qui ? Ah ! une carte : (lit) "Balivet, clerc de notaire."

Médard. — Balivet ! c’était !… et moi qui lui ai demandé sa main ! (à Veauluisant) Il y a "Balivet".

Adèle Veauluisant. — Vous le connaissez ?

Médard. — Si je le connais… mais c’est le clerc à Justine !

Justine. — Veux-tu bien te taire !…

Médard. — Non ! je ne me tairai pas. Le bonhomme du Luxembourg ! je savais bien que j’avais vu un homme !

Justine. — Animal ! va !

Veauluisant. — Quoi ! c’était lui, qui…

Médard. — Osez donc le nier…

Justine. — Eh ! je ne le nie pas, puisque je ne peux pas faire autrement.

Adèle. — Mais alors, ce costume…

Justine. — Un déguisement ! c’est ma robe, parbleu ! Ma robe de dimanche (redescend avant-scène droite).

Veauluisant. — Ta robe ! Une robe du Bon Marché ! très chère… à 42 francs, que je t’ai donnée… Ah ! canaille ! (à Adèle) Tu ne sais pas ce qu’il en a fait ! il en a donné la moitié, à un pauvre. Ça ne m’étonne pas qu’il soit si large ! Ah ! gueux ! Ah ! gredin ! Où est-il ?


Scène XIX

Les mêmes, Balivet

Balivet. — Il ne manquait plus que ça… j’ai laissé tomber mes deux seaux dans le puits.

Veauluisant et Adèle (…). — Ah ! le voilà !

Veauluisant. — Arrêtez-le !

Justine (remonte vers le fond et reste au-dessus). — Sauve qui peut !

Médard. — Nous le tenons !

Balivet (ahuri). — Qu’est-ce qu’il y a ?