Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lucette. (3)

Ah ! Madame, je ne suis pas fâchée de vous voir. (La baronne descend ainsi que Lucette.) Il paraît qu’il y a des courants d’air dans votre salon ?

La Baronne, avec un soubresaut.

Dans mon salon !

Lucette, polie, mais sur un ton qui n’admet pas de réplique.

Oui, Madame ! on me l’a dit… et je vous avouerai que je ne peux pas chanter avec un vent coulis sur les épaules.

La Baronne, dans tous ses états, ne sachant qui prendre à témoin, tantôt à Lucette, tantôt à Chenneviette.

Mais, Madame, je ne sais pas ce que vous voulez dire !… un vent coulis dans mon salon !… mais c’est insensé… Voyons, Monsieur… ? oh ! dans mon salon ! Madame ! un vent coulis !… mais venez voir par vous-même si vous trouvez le moindre courant d’air !

Lucette.

Eh bien ! c’est ça ! parfaitement ! allons voir ! Parce que vous comprenez, moi chanter dans ces conditions-là…

La Baronne.

Mais venez, mais je vous en prie ! (En s’en allant.) Dans mon salon, un vent coulis !… Non ! non !… (Ces dernières phrases sont dites en s’en allant, les deux femmes parlant ensemble.)